L’Afrique du Sud a annoncé le retrait progressif de ses troupes de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), où elles étaient engagées depuis deux ans aux côtés de l’armée congolaise pour combattre la rébellion du M23.
Ce retrait intervient alors que les rebelles, soutenus par le Rwanda, ont gagné du terrain et pris le contrôle de plusieurs villes stratégiques, dont Bukavu, après avoir déjà conquis Goma en janvier.
La mission de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) a subi de lourdes pertes, avec au moins 19 soldats sud-africains, malawites et tanzaniens tués, ce qui a renforcé les critiques à l’encontre de cette intervention militaire.
Ce retrait est perçu comme un revers pour la RDC et pour la SADC, qui avait initialement envoyé 5 000 soldats, dont 2 900 sud-africains. Plusieurs analystes, dont Stephanie Wolters de l’Institut sud-africain des affaires internationales, estiment que cette décision affaiblit la position de Kinshasa et reflète un changement de posture de la SADC, désormais plus neutre dans le conflit. La situation embarrasse également Pretoria, car l’Afrique du Sud, selon l’analyste Sandile Swanda, « n’est pas préparée à une guerre ouverte contre des rebelles aussi puissants ».
Malgré le retrait militaire, la SADC a réaffirmé son engagement en faveur d’une solution politique et diplomatique au conflit. L’Angola accueillera la semaine prochaine à Luanda des pourparlers entre la RDC et le M23, une initiative saluée par les rebelles.
Cependant, Félix Tshisekedi, président de la RDC, a jusqu’ici refusé toute négociation directe avec le M23, privilégiant des discussions avec le Rwanda, accusé de soutenir la rébellion. Reste à savoir si ces nouvelles tentatives diplomatiques pourront mettre fin à un conflit qui a déjà causé des milliers de morts et déplacé des centaines de milliers de civils.