Un soldat britannique a été arrêté au Kenya à la suite d’allégations de viol survenues en mai à Nanyuki, au nord de Nairobi. L’incident se serait produit à proximité de l’unité d’entraînement de l’armée britannique au Kenya (BATUK), une structure déjà entachée de scandales.
Selon la BBC, le militaire aurait fréquenté un bar local avec d’autres soldats avant que les faits présumés ne se produisent. Le ministère britannique de la Défense a confirmé l’arrestation, mais n’a pas souhaité faire de commentaire, une enquête étant actuellement menée par la police militaire.
Cette nouvelle affaire ravive de douloureux souvenirs au Kenya, notamment celui du meurtre non élucidé d’Agnes Wanjiru, une jeune femme kényane retrouvée morte en 2012 après avoir été vue pour la dernière fois avec un soldat britannique. Malgré des témoignages accablants publiés en 2021, aucune arrestation n’a eu lieu dans cette affaire. En avril dernier, le ministre britannique de la Défense, John Healey, a rencontré la famille de la victime et promis un soutien total aux autorités kényanes.
Plus largement, la présence militaire britannique au Kenya soulève de nombreuses questions. Selon Amnesty International, entre 1965 et 2001, 650 accusations de viol ont été enregistrées contre des soldats britanniques, dans un climat d’impunité dénoncé par les ONG. Si le programme BATUK constitue une source importante de revenus pour la région de Nanyuki, les répercussions de ces affaires judiciaires risquent d’écorner davantage les relations diplomatiques entre Nairobi et Londres.