La Chine vient d’annoncer une mesure majeure pour renforcer ses relations commerciales avec l’Afrique : la suppression de tous les droits de douane sur les exportations provenant des 53 pays africains avec lesquels elle entretient des relations diplomatiques.
Cette initiative, qui fait suite à des engagements pris lors du sommet de Pékin en 2023, vise à uniformiser les conditions d’accès au marché chinois, jusque-là réservées principalement aux pays les moins avancés. Désormais, même les économies africaines à revenu intermédiaire comme le Maroc, l’Égypte, le Nigeria ou l’Afrique du Sud bénéficieront d’un accès sans droit de douane ni quotas.
Cette ouverture commerciale totale pourrait transformer les échanges sino-africains, longtemps marqués par un déséquilibre en faveur de la Chine, qui a enregistré un excédent commercial de 62 milliards de dollars l’an dernier. En supprimant ces barrières tarifaires, Pékin espère encourager les exportations africaines, notamment de produits manufacturés à valeur ajoutée, dans le but de rééquilibrer les flux commerciaux. Des experts estiment que les pays dotés d’infrastructures industrielles solides pourraient ainsi tirer pleinement parti de cette mesure, tandis que les pays moins développés recevront un appui spécifique pour ne pas être marginalisés.
Consciente du risque d’aggraver les inégalités entre pays africains, la Chine a promis des mesures d’accompagnement pour les PMA, notamment sous forme de formations, de soutien marketing et de mécanismes de promotion ciblés.
Par cette décision stratégique, Pékin renforce son influence économique sur le continent tout en répondant aux critiques sur le déséquilibre des échanges. Elle confirme également son retour aux financements massifs, après une pause liée à la pandémie, avec 50 milliards de dollars d’aides et d’investissements promis sur trois ans.