Le président ougandais Yoweri Museveni a promulgué une loi rétablissant les procès militaires pour les civils, une décision qui provoque une vive controverse. Le Parlement a confirmé la signature de cette loi qui modifie la législation sur les Forces de défense du peuple ougandais. Pourtant, la Cour suprême avait jugé cette pratique inconstitutionnelle plus tôt cette année, obligeant les autorités à transférer certains procès militaires vers la justice civile.
Les défenseurs des droits humains et l’opposition dénoncent un recul démocratique. Ils accusent le gouvernement d’utiliser les juridictions militaires pour cibler des opposants, notamment dans un contexte préélectoral tendu. La loi vise officiellement les civils ayant recours à des armes à feu pour des actions violentes, mais les précédents suggèrent un usage élargi contre les militants politiques.
L’armée, elle, salue la nouvelle législation, y voyant un outil de dissuasion contre les groupes jugés subversifs. Selon son porte-parole, cette mesure empêcherait la formation de mouvements militants visant à saboter les institutions démocratiques. Mais pour de nombreux observateurs, elle risque surtout d’intimider davantage les voix critiques du régime.
La tension monte alors que Bobi Wine, figure de l’opposition et ancien accusé devant un tribunal militaire, s’apprête à défier Museveni à la présidentielle de 2026. Une nouvelle contestation de la loi pourrait bientôt être portée devant la justice. La bataille entre institutions juridiques, militaires et politiques ne fait que commencer dans un pays où l’équilibre des pouvoirs semble de plus en plus fragile.