Le Mali a lancé ce lundi la construction d’une nouvelle raffinerie d’or à Senou, près de Bamako. Ce projet ambitieux, réalisé en partenariat avec le groupe russe Yadran et une société d’investissement suisse, vise une capacité annuelle de 200 tonnes, soit près de quatre fois la production actuelle du pays.
Détenue majoritairement par l’État malien, cette raffinerie permettra de transformer localement l’or extrait, jusque-là expédié brut vers des pays comme les Émirats arabes unis, l’Afrique du Sud ou la Suisse.
Le président de transition Assimi Goita a rappelé que cette initiative s’inscrivait dans une stratégie plus large de réforme du secteur minier, amorcée depuis sa prise de pouvoir en 2021. Comme le Burkina Faso, la Guinée et le Niger, le Mali a révisé son code minier pour imposer la transformation locale des ressources. L’objectif est double : mieux contrôler la production et stopper les pertes causées par la contrebande, estimées à plusieurs milliards de dollars.
Cette raffinerie vise également à devenir un centre régional de traitement de l’or extrait en Afrique de l’Ouest. Aucune date d’achèvement n’a encore été annoncée, mais les autorités espèrent une forte valeur ajoutée. Parallèlement, les tensions avec certaines entreprises minières se poursuivent, comme en témoigne la mise sous contrôle temporaire du complexe Loulo-Gounkoto de la société canadienne Barrick, en raison d’un litige fiscal avec l’État malien.

