Trois jours de manifestations ont secoué le Togo, révélant une colère populaire persistante face à un régime de plus en plus autoritaire. Organisés par des mouvements citoyens et des activistes en ligne, ces rassemblements ont été violemment réprimés, laissant plusieurs morts et de nombreux blessés. Face à cette escalade, la société civile tire la sonnette d’alarme et dresse un premier bilan inquiétant, entre violations des droits humains et absence de dialogue politique.
Selon la coalition, au moins sept personnes ont été tuées et des dizaines blessées, certaines grièvement, lors des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre.
Des revendications claires et persistantes
Ces mobilisations, déclenchées par des activistes et mouvements de jeunesse, réclamaient notamment la démission de Faure Gnassingbé et la libération des prisonniers politiques, dans un contexte de rejet grandissant du nouveau régime parlementaire imposé sans consultation populaire. Ils réclamaient également une justice sociale et un bilan clair des 20 années de pouvoir de Faure Gnassingbé.
Les manifestations, interdites depuis 2022, ont débuté jeudi avant de dégénérer en violences vendredi et samedi. La police a tiré des gaz lacrymogènes, pendant que les manifestants, déterminés, lançaient des pierres et affrontaient les forces de l’ordre dans plusieurs quartiers. Des témoins signalent des poursuites jusque dans des habitations.
Le gouvernement menace, la société civile appelle à des enquêtes indépendantes
Le gouvernement, de son côté, dénonce une « campagne de désinformation et de haine orchestrée depuis l’étranger » et envisage de poursuivre les organisateurs en justice.
La Plateforme nationale pour l’espace civique condamne fermement ce qu’elle qualifie de « recours à une force disproportionnée contre des manifestants pacifiques », rappelant que le droit de manifester est garanti par la Constitution togolaise et les conventions internationales.
Lire aussi : Togo : aucun militaire ne vit dans la misère, ils vivent tous dans la richesse !
Tandis que le calme est progressivement revenu à Lomé, la colère populaire reste vive, alimentée par les récentes réformes institutionnelles controversées et l’internement du rappeur Aamron, dont l’arrestation a cristallisé les frustrations. Si la majorité des personnes arrêtées ont été relâchées, au moins trois restent détenues, selon les associations.