Confronté à une pression économique croissante, le Botswana a décidé de déprécier plus rapidement sa monnaie nationale, le pula. Les autorités ont annoncé jeudi une baisse annuelle de 2,76 % du taux de change, un rythme nettement supérieur aux 1,51 % décidés en décembre dernier.
Cette mesure, approuvée par le président Duma Boko, intervient dans un contexte de ralentissement prolongé du marché mondial du diamant, ressource clé pour l’économie botswanaise.
Le Botswana révise deux fois par an la valeur de sa monnaie à travers un régime de change à bande glissante. Il ajuste le pula en fonction d’un panier de devises, dont le rand sud-africain. Cette stratégie permet d’adapter la monnaie aux réalités économiques du pays. Les autorités utilisent cet outil pour contrôler l’inflation, encourager les exportations et contenir la demande en devises étrangères.
Une réponse à l’effondrement du marché du diamant
L’économie du Botswana, longtemps présentée comme un modèle de stabilité et de croissance en Afrique, traverse une période difficile. Le ralentissement du commerce des diamants a provoqué une contraction de 3 % du PIB en 2024, et une nouvelle baisse est redoutée cette année.
Le pula, arrimé à un panier de devises incluant le rand sud-africain, évolue dans un régime de taux de change à bande glissante, ajusté deux fois par an. Selon Sayed Timuno, responsable au ministère des Finances, cette dévaluation vise à renforcer la compétitivité des exportations locales et à freiner la demande de devises étrangères.
Préserver des réserves de change sous tension
Le Botswana cherche aussi à protéger ses réserves de change, qui ont fortement reculé ces dernières années. De plus de 10 mois de couverture des importations auparavant, elles sont tombées à seulement 5,2 mois en février 2025, selon une analyse du cabinet BMI. Cette baisse inquiète les autorités, qui redoutent que la situation n’ébranle la stabilité du mécanisme de change.
Malgré ces tensions, le pays a évité jusqu’ici les pénuries aiguës de devises rencontrées par d’autres économies africaines comme le Nigeria ou l’Angola. Les analystes estiment que le Botswana conserve encore une marge de manœuvre, mais appellent à une gestion rigoureuse des équilibres macroéconomiques.
Une nouvelle révision du taux de dépréciation du pula est prévue à la fin de l’année, signe que le gouvernement pourrait encore ajuster sa stratégie monétaire si la situation internationale ne s’améliore pas.

