À 92 ans, Paul Biya s’apprête à briguer un huitième mandat, poursuivant une domination politique qui dure depuis plus de quarante ans. Cette longévité, rarissime, interroge profondément sur la santé démocratique du Cameroun. Biya n’est pas un cas isolé en Afrique, où plusieurs dirigeants jouent la carte de la continuité à tout prix, souvent au détriment des institutions et de la volonté populaire. Sa décision ravive le débat sur le pouvoir personnel face à la nécessité d’un renouvellement politique.
Le recul de la démocratie en Afrique : un phénomène inquiétant
Dans plusieurs pays du continent, des chefs d’État prolongent leur mandat, parfois en modifiant la constitution, à l’image de Paul Biya en 2008. Ce phénomène illustre une tendance au recul des pratiques démocratiques, avec la suppression des limites de mandats, la répression des oppositions et le contrôle des médias. Ces stratégies fragilisent la confiance des populations envers leurs gouvernements et nourrissent l’instabilité politique.
Une gouvernance face à des défis majeurs
Le Cameroun, tout comme d’autres États africains dirigés de longue date par un même homme, fait face à des défis économiques, sociaux et sécuritaires importants. Pourtant, la concentration du pouvoir et l’absence de débat ouvert limitent la capacité d’innovation politique nécessaire pour répondre efficacement à ces enjeux. Le déficit de transparence, notamment autour de la santé du président, alimente les doutes et la méfiance.
Vers une nécessaire rupture pour l’avenir du Cameroun
Il est urgent que le Cameroun, à l’instar de plusieurs pays africains, engage une transition démocratique authentique. La longévité d’un dirigeant ne peut justifier la paralysie politique ni l’absence de renouvellement. Pour que la démocratie progresse, il faut favoriser la pluralité des voix, le respect des droits civiques et un dialogue sincère avec la société civile.
Le monde observe, mais la responsabilité première revient aux Camerounais. Briser le cycle de l’éternel mandat est indispensable pour que la jeunesse et les générations futures puissent espérer un avenir politique juste, stable et prospère.