Les États-Unis ont expulsé cinq migrants condamnés pour des crimes graves vers l’Eswatini, une petite monarchie d’Afrique australe. Originaires du Vietnam, de la Jamaïque, de Cuba, du Yémen et du Laos, ces hommes ont été décrits comme des « monstres dépravés » par la secrétaire adjointe du département américain de la Sécurité intérieure.
Selon Washington, leurs pays d’origine ont refusé de les accueillir, contraignant les autorités américaines à trouver une solution alternative.
L’hostilité monte face à un accord opaque
Le gouvernement eswatinien a confirmé avoir incarcéré ces hommes dans des unités de haute sécurité, tout en affirmant qu’ils ne représentent aucun danger pour la population. Pourtant, l’opinion publique et les groupes pro-démocratie, comme le Swazi Solidarity Network, dénoncent un accord dangereux et opaque.
Le porte-parole Lucky Lukhele a exigé que son pays ne devienne pas un dépotoir pour les criminels étrangers. De plus, le gouvernement refuse de dire si l’acceptation de ces détenus a été assortie de compensations financières.
Une stratégie d’expulsions plus large
Cette expulsion s’inscrit dans une politique plus large de l’administration Trump, qui vise à déporter des migrants, y compris vers des pays tiers sans lien direct avec les individus concernés. Le mois dernier, huit autres migrants ont ainsi été envoyés au Soudan du Sud.
Le Nigéria, de son côté, a catégoriquement rejeté l’idée d’accueillir des Vénézuéliens expulsés. Ces opérations, critiquées par des ONG et plusieurs États africains, soulèvent des questions de droit international et de respect de la souveraineté.
L’économie et la diplomatie en toile de fond
En toile de fond, certains analystes pointent les enjeux économiques. Les États-Unis représentent un partenaire commercial clé pour l’exportation du sucre d’Eswatini.
Le pays pourrait chercher à ménager Washington pour préserver cet accès au marché. Mais à quel prix ? Alors que le royaume tente de maintenir son image sur la scène internationale, l’accueil de criminels étrangers pourrait entacher sa réputation et aggraver la crise de confiance entre le peuple et ses dirigeants.