La police tanzanienne a ouvert une enquête sur l’enlèvement présumé de Humphrey Polepole, ancien ambassadeur et opposant au gouvernement, enlevé de son domicile à Dar es Salaam dans la nuit de dimanche à lundi. Selon sa famille, les assaillants ont défoncé les portes de la maison et laissé des traces de sang visibles jusque dans la cour. Son frère, Godfrey Polepole, a affirmé que Humphrey avait été emmené de force par des inconnus.
Cette disparition intervient dans un climat politique tendu, à trois semaines des élections générales du 29 octobre. La présidente Samia Suluhu Hassan, en quête de réélection, est accusée par ses détracteurs d’avoir intensifié la répression contre ses opposants. Plusieurs figures critiques ont disparu depuis un an, suscitant de vives inquiétudes au sein des partis d’opposition et des organisations de défense des droits humains.
La police, par la voix de son porte-parole David Misime, a confirmé avoir lancé des investigations après la diffusion d’informations sur les réseaux sociaux. Le gouvernement a pour sa part rejeté les accusations de Human Rights Watch, qualifiant ces signalements d’enlèvements de « préoccupation majeure ».
Depuis sa démission en juillet, Humphrey Polepole s’était montré particulièrement virulent envers le parti au pouvoir, le Chama Cha Mapinduzi (CCM), qu’il accusait de corruption et d’atteintes aux libertés. Cette affaire vient raviver les tensions politiques à l’approche d’un scrutin déjà sous haute surveillance.