Tidjane Thiam, ancien PDG de Credit Suisse et figure emblématique de la finance internationale, a officiellement renoncé à sa nationalité française pour se conformer aux conditions d’éligibilité à l’élection présidentielle ivoirienne d’octobre prochain. Cette décision marque une étape cruciale dans son engagement politique, alors que son parti, le PDCI, s’apprête à désigner son candidat pour le scrutin.
Elu à la tête du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) en 2023, Thiam est considéré comme un favori pour représenter cette formation historique de l’opposition. Cependant, la concurrence interne est réelle, notamment avec Jean-Louis Billon, ancien ministre du Commerce, qui a déjà annoncé son intention de briguer l’investiture du parti.
Dans une vidéo diffusée sur Facebook, Thiam a affirmé avoir déjà entamé les démarches pour abandonner sa nationalité française, déclarant : « Je renouvelle par la présente mon engagement à œuvrer pour un véritable changement en Côte d’Ivoire, afin que les conditions de vie des Ivoiriens s’améliorent. C’est pour cela que nous nous battons. »
Ancien ministre sous la présidence d’Henri Konan Bédié, Tidjane Thiam, aujourd’hui âgé de 62 ans, avait quitté la Côte d’Ivoire après le coup d’État militaire de 1999. Son exil l’a conduit à occuper des postes de haut niveau chez McKinsey, Aviva, Prudential et enfin à la tête de Credit Suisse, où il a marqué son passage. Son retour en politique ivoirienne et son accession à la présidence du PDCI ont relancé les spéculations sur sa candidature à la présidentielle, dans un pays où la scène politique demeure hautement polarisée.
Face à lui, le président sortant Alassane Ouattara, âgé de 83 ans, semble déterminé à briguer un quatrième mandat, malgré les contestations de l’opposition qui avaient déjà dénoncé son troisième mandat en 2020. La présence de Thiam dans la course à la présidence pourrait ainsi redéfinir les équilibres politiques du pays et offrir une alternative à l’actuel pouvoir en place.

