Le Mali, le Burkina Faso et le Niger annoncent leur retrait de la Cour pénale internationale, qualifiant l’institution « d’outil de répression néocoloniale ». Cette décision, officialisée dans un communiqué conjoint lundi, reflète une nouvelle étape des tensions diplomatiques dans la région du Sahel après la succession de coups d’État entre 2020 et 2023.
Les trois pays, désormais dirigés par des régimes militaires, affirment que la Cour ne remplit plus son rôle de justice internationale.
Déjà sortis de la CEDEAO et désormais regroupés dans l’Alliance des États du Sahel, ces États renforcent leur rupture avec les institutions régionales et occidentales. Ils dénoncent l’incapacité de la CPI à poursuivre efficacement les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité, les crimes d’agression et le génocide.
Cette décision s’inscrit dans une dynamique plus large où les trois pays cherchent de nouveaux partenaires stratégiques, notamment du côté de la Russie, tout en réduisant leur coopération militaire avec l’Occident.
Le retrait survient alors que la CPI enquête sur les crimes présumés au Mali depuis 2013, en particulier dans le nord du pays, marqué par la présence de groupes djihadistes. Des organisations internationales comme Human Rights Watch ou des experts de l’ONU ont également accusé les forces armées locales de possibles violations graves des droits humains. Malgré cela, Bamako, Ouagadougou et Niamey estiment que la Cour a échoué à assurer une justice équitable et préfèrent désormais tracer leur propre voie judiciaire en dehors de La Haye.