Les États-Unis ont décidé de suspendre jusqu’à nouvel ordre tous les services de visas à leur ambassade à Niamey, capitale du Niger. Cette décision, confirmée par un porte-parole du Département d’État américain et un câble diplomatique daté du 25 juillet, concerne toutes les catégories de visas, qu’ils soient pour immigrants ou non immigrants.
Si le câble ne donne pas d’explication directe, le porte-parole a précisé que la suspension resterait en vigueur tant que les États-Unis n’auraient pas répondu aux « préoccupations du gouvernement nigérien ». Les visas diplomatiques et officiels demeurent toutefois exclus de cette mesure.
Une surveillance accrue imposée aux ressortissants nigériens
Le Département d’État a également adressé de nouvelles directives aux postes consulaires à travers le monde. Les agents doivent faire preuve d’une vigilance accrue lors du traitement des demandes de visa non-immigrant émanant de ressortissants nigériens.
Selon les données officielles, ces derniers affichent un taux de dépassement de séjour de 8 % pour les visas de visiteur et de 27 % pour les visas étudiants et d’échange. L’objectif affiché est de réduire ces dépassements jugés trop fréquents. L’ambassade américaine à Niamey a d’ores et déjà informé les personnes concernées par cette suspension.
Contexte diplomatique et sécuritaire tendu
Cette mesure s’inscrit dans un climat diplomatique de plus en plus tendu entre Washington et Niamey. L’armée américaine a annoncé en septembre avoir retiré l’ensemble de ses forces du Niger, conformément à l’injonction de la junte au pouvoir qui, en avril 2024, avait exigé le départ des 1 000 militaires américains présents sur le sol nigérien. Avant le coup d’État de 2023, le Niger représentait un allié stratégique pour les États-Unis dans la lutte contre les groupes jihadistes au Sahel. Le départ des troupes marque donc un revers géopolitique pour Washington dans la région.
En parallèle, l’administration Trump continue d’imposer une politique migratoire très stricte. Le Département d’État a renforcé ses contrôles sur les demandes de visas, notamment via les réseaux sociaux, et plusieurs milliers de visas auraient été révoqués selon le sénateur Rubio. De plus, les détenteurs de cartes vertes et de visas étudiants critiquant la politique d’Israël ou exprimant un soutien à la Palestine font désormais l’objet d’expulsions, accusés de représenter une menace pour la politique étrangère américaine.
Cette série de mesures confirme un durcissement notable de la position américaine sur les questions migratoires et diplomatiques. Le cas nigérien illustre à la fois l’impact de tensions bilatérales sur les citoyens ordinaires et la volonté de Washington de conditionner l’accès à son territoire à des critères sécuritaires de plus en plus exigeants.