Un juge fédéral américain a ouvert la voie à l’expulsion imminente de huit migrants vers le Soudan du Sud, malgré les vives inquiétudes concernant leur sécurité. Ces hommes, originaires de pays comme le Mexique, le Vietnam, Cuba ou encore le Laos, avaient tenté une ultime démarche judiciaire pour empêcher leur transfert, soutenant que l’expulsion vers un pays aussi instable constituait une punition inconstitutionnelle.
Le juge Brian Murphy, basé dans le Massachusetts, a toutefois rejeté leur demande, invoquant une décision récente de la Cour suprême qui l’empêchait de bloquer les expulsions.
Le Soudan du Sud, dévasté par des années de guerre civile et classé à haut risque par le département d’État américain, fait craindre le pire aux avocats des migrants. Ceux-ci affirment que plusieurs de leurs clients, dont certains ont purgé des peines pour crimes graves, risquent la torture ou la mort s’ils sont renvoyés dans ce pays avec lequel ils n’ont aucun lien personnel.
Jennie Pasquarella, leur avocate, a exprimé sa consternation : « Aucun tribunal ne leur a donné la possibilité d’expliquer pourquoi leur vie serait menacée. » Les expulsions sont intervenues après des mois de bras de fer juridique entre les juges fédéraux, l’administration Trump et la Cour suprême.
Le ministère de la Justice, quant à lui, a insisté sur le fait que ces décisions de justice mettaient en péril les relations diplomatiques américaines, certains pays devenant plus réticents à coopérer sur les questions de rapatriement. Malgré les objections de deux juges progressistes, la Cour suprême s’est rangée jeudi aux côtés de l’administration Trump, donnant le feu vert à ces expulsions controversées. Les migrants, qui affirmaient être utilisés comme exemples dans une stratégie de dissuasion migratoire, n’envisagent plus de faire appel.