Face à l’afflux croissant de migrants sur ses îles méridionales, la Grèce a décidé de suspendre pendant trois mois l’examen des demandes d’asile déposées par les personnes arrivant par la mer depuis l’Afrique du Nord. Le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a annoncé la mesure mercredi au Parlement, alors que les arrivées sur les îles de Crète et de Gavdos ont déjà dépassé 7 300 personnes depuis le début de l’année, un record selon les autorités grecques et les agences humanitaires.
En comparaison, la Grèce avait enregistré environ 5 000 demandes similaires sur l’ensemble de l’année 2004. Cette hausse soudaine des arrivées met les infrastructures locales sous pression. Ni Crète ni Gavdos ne disposent de camps d’accueil organisés, et les autorités peinent à trouver des hébergements temporaires.
Mercredi matin, les garde-côtes ont secouru 520 migrants au large de Gavdos, avant de les transférer vers le continent. La plupart des personnes secourues proviennent du Soudan, d’Égypte ou du Bangladesh. Le gouvernement entend durcir sa politique, affirmant que tout migrant entrant illégalement en Grèce sera désormais arrêté et placé en détention.
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Cette décision intervient dans un contexte de crispation autour des questions migratoires en Méditerranée orientale. La Grèce, en première ligne lors de la crise migratoire de 2015-2016, cherche à éviter un nouveau débordement de ses capacités d’accueil. Mitsotakis a justifié la suspension par l’urgence de la situation et a promis de soumettre dès jeudi un projet de loi au Parlement pour légaliser cette mesure exceptionnelle.

