Au Togo, les autorités persistent à piétiner le droit fondamental de manifester. Tandis que le ministre des Droits de l’Homme, Pacôme Adjourouvi, affirmait récemment sur France 24 et TV5Monde que les manifestations ne sont pas interdites dans le pays, son collègue de l’Administration territoriale l’a aussitôt contredit. En effet, Awate Hodabalo a refusé l’autorisation d’une marche pacifique organisée par l’association Novation internationale, prévue en mémoire des victimes des récentes manifestations et pour dire non à la violence.
La marche pacifique annoncée par l’association pour le 9 août 2025, en hommage aux victimes des récentes manifestations et contre la violence, ne verra donc pas le jour.
La sécurité, prétexte pour faire taire les citoyens
Les autorités togolaises viennent de frapper une fois de plus par une interdiction jugée arbitraire et symptomatique d’un pouvoir qui redoute toute expression citoyenne. La marche pacifique annoncée par l’association Novation internationale, en hommage aux victimes des récentes manifestations et contre la violence, ne verra pas le jour.
Le ministère de l’Administration territoriale a opposé un refus catégorique, arguant d’un climat sécuritaire tendu et de risques liés à l’itinéraire proposé.
Une démocratie sans espace pour la contestation
Cette décision, prise au mépris du droit fondamental à la liberté de réunion pacifique, s’inscrit dans une longue série d’interdictions systématiques qui touchent toutes les initiatives jugées critiques envers le pouvoir.
Plutôt que de sécuriser la marche, le pouvoir de Lomé décide de la supprimer purement et simplement, mettant en cause leur propre rôle. Le lieu choisi, la lagune de Bè, hautement symbolique, cristallise la gêne du pouvoir face à la mémoire collective. Au lieu d’assumer ce passé récent, le gouvernement choisit de le faire taire.
Une marche pacifique, une réponse autoritaire
Ce refus révèle une volonté politique de museler toute forme de contestation, même pacifique. Le régime ne se contente plus d’encadrer : il interdit, empêche, étouffe. La population, qui cherche à exprimer sa douleur et son besoin de vérité, se heurte à un mur d’autoritarisme justifié par la sécurité.
Cette énième interdiction envoie un message clair : au Togo, la voix du peuple dérange, même lorsqu’elle se fait entendre dans le calme. Le pouvoir ne tolère ni hommage, ni mémoire, ni revendication, confirmant ainsi qu’il préfère la répression à l’écoute.