Un an jour pour jour après les manifestations meurtrières contre les hausses d’impôts, des milliers de Kényans sont descendus dans les rues pour honorer la mémoire des victimes et dénoncer l’impunité.
À Nairobi, la capitale, la police a eu recours à des gaz lacrymogènes pour disperser les rassemblements qui se dirigeaient vers le quartier du Parlement. À Mombasa et Nakuru, les défilés se sont déroulés dans le calme. Malgré le recul du gouvernement sur certaines mesures fiscales, la frustration populaire reste vive, notamment après la mort du blogueur Albert Ojwang en détention, pour laquelle plusieurs policiers ont été inculpés.
L’opposition a marqué cette journée symbolique en déposant des fleurs devant les grilles du Parlement. Kalonzo Musyoka, chef du parti Wiper, a fustigé l’inaction du pouvoir en déclarant : « Un an plus tard, rien ne s’est passé ».
Le ministère de l’Intérieur, lui, a mis en garde les manifestants contre toute tentative de provoquer les forces de l’ordre. Les images de l’assaut du Parlement, le 25 juin 2024, où la police avait ouvert le feu sur les protestataires, demeurent un traumatisme national, et une tache sur le mandat du président William Ruto.
Une communauté internationale vigilante
Plusieurs chancelleries occidentales, dont les ambassades américaine, britannique et canadienne, ont exhorté les autorités kényanes à garantir le droit à la manifestation pacifique et à éviter toute violence. Elles se sont inquiétées du recours à des policiers non identifiés et à des groupes civils violents pour réprimer les rassemblements.
Malgré les promesses officielles d’enquêtes, de nombreux militants des droits humains dénoncent un climat de peur et d’impunité. Un an après, les blessures restent ouvertes et les appels à une réforme profonde des forces de sécurité se multiplient.