Le ministre nigérian des Affaires étrangères, Yusuf Tuggar, a accusé jeudi les États-Unis de faire pression sur les pays africains pour qu’ils accueillent des Vénézuéliens expulsés, y compris des anciens détenus. En marge d’un sommet des BRICS au Brésil, il a fermement rejeté cette idée, affirmant que le Nigéria ne pouvait se permettre une telle charge alors que le pays affronte déjà de nombreux défis internes.
« Il sera difficile pour un pays comme le Nigéria d’accueillir des prisonniers vénézuéliens. Nous avons déjà suffisamment de problèmes », a déclaré Tuggar à la télévision locale. Il a rappelé que son pays, qui compte plus de 230 millions d’habitants, devait gérer ses propres priorités sécuritaires et économiques.
Washington propose un plan de réinstallation aux pays africains
Cette semaine, le président Donald Trump a reçu à la Maison Blanche les présidents du Sénégal, de la Guinée-Bissau, de la Mauritanie, du Gabon et du Liberia. Selon des sources proches des discussions, Trump leur a proposé d’accueillir sur leur sol des migrants expulsés des États-Unis, lorsqu’un renvoi direct vers leur pays d’origine s’avère difficile ou retardé.
Un document interne du Département d’État, obtenu par The Wall Street Journal, appelle les gouvernements africains à garantir un « transfert digne, sûr et rapide depuis les États-Unis » pour ces ressortissants tiers. Plusieurs responsables africains présents à la réunion ont confirmé que cette proposition avait été discutée.
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Face à cette pression américaine, le Nigéria a opposé une fin de non-recevoir. Yusuf Tuggar a souligné que les États-Unis devaient prendre leurs responsabilités et éviter de déléguer la gestion de leur crise migratoire à des pays déjà en difficulté. Pour l’heure, la Maison Blanche n’a pas réagi aux propos du ministre nigérian.

