Les autorités du Zimbabwe ont annoncé le 3 juin leur intention d’abattre une cinquantaine d’éléphants dans la réserve privée de la Save Valley Conservancy, au sud-est du pays.
Cette mesure vise à réguler une population jugée excessive : selon un recensement aérien de 2024, la réserve abrite environ 2 550 éléphants pour une capacité maximale estimée à 800. La viande des animaux tués sera distribuée aux communautés locales, tandis que l’ivoire, que le pays ne peut vendre à cause de l’interdiction mondiale, sera stocké par l’État.
Ce n’est pas la première fois que le Zimbabwe procède à un tel abattage. En 2024 déjà, 200 éléphants avaient été tués à la suite d’une sécheresse historique ayant causé d’importantes pénuries alimentaires. ZimParks rappelle que l’équilibre écologique est en danger et que des transferts ont déjà eu lieu ces dernières années sans résoudre le problème. L’annonce intervient aussi alors que quatre personnes ont été arrêtées à Harare avec plus de 230 kg d’ivoire, relançant le débat sur le braconnage et la gestion de la faune sauvage.
La décision suscite de vives critiques, en particulier parce que les éléphants représentent une attraction majeure pour le tourisme, secteur clé de l’économie locale.
Comme la Namibie en septembre 2024, qui avait autorisé l’abattage de 700 animaux pour nourrir une population affamée, le Zimbabwe justifie sa démarche par des enjeux de survie humaine et de préservation environnementale. Mais pour de nombreux défenseurs de la nature, ces mesures risquent de compromettre la protection à long terme des espèces emblématiques d’Afrique.

