Le gouvernement libyen basé à l’Est du pays a interdit mardi l’entrée à une délégation composée du commissaire européen aux migrations et de trois ministres européens. Le groupe, comprenant Magnus Brunner (UE), Matteo Piantedosi (Italie), Thanos Plevris (Grèce) et Byron Camilleri (Malte), avait atterri à l’aéroport de Benghazi pour rencontrer le gouvernement d’Oussama Hamad, soutenu par le maréchal Khalifa Haftar.
Mais les autorités locales les ont immédiatement déclarés « persona non grata » et les ont contraints à quitter le territoire, accusant la délégation de « violation de la souveraineté nationale ».
La veille, la même délégation avait rencontré à Tripoli le gouvernement d’Abdulhamid Dbeibah, reconnu par l’ONU, pour discuter de la gestion des flux migratoires.
Cette visite dans l’Ouest, sans autorisation préalable du gouvernement de Benghazi, aurait été perçue comme une provocation. L’équipe d’Oussama Hamad avait d’ailleurs averti que tout déplacement étranger en Libye devait désormais obtenir son feu vert, renforçant la fragmentation institutionnelle du pays.
Depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye reste plongée dans le chaos, partagée entre deux gouvernements rivaux. Le pays est devenu un point de transit majeur pour les migrants tentant de rejoindre l’Europe par la Méditerranée. Lors de sa rencontre à Tripoli, Dbeibah a promis l’élaboration d’un plan national de lutte contre les migrations illégales, en partenariat avec les pays européens, dans le but de « trouver des solutions durables à une crise persistante ».

