La justice malgache a condamné un homme à la castration chirurgicale après avoir reconnu sa culpabilité dans le viol et la tentative de meurtre d’une fillette de six ans. Le procureur général près la Cour d’appel, Didier Razafindralambo, a annoncé la sentence jeudi, soulignant son caractère inédit dans l’histoire judiciaire du pays.
Le crime s’est déroulé à Imerintsiatosika, une commune située à une trentaine de kilomètres de la capitale Antananarivo.
Le tribunal a infligé au condamné une peine de réclusion criminelle à perpétuité avec travaux forcés, assortie de la castration, conformément à une loi entrée en vigueur en 2024. Cette législation cible spécifiquement les auteurs de viols sur mineurs âgés de 10 ans ou moins. Le gouvernement a instauré cette mesure radicale après avoir constaté une recrudescence de cas similaires dans le pays.
Une peine controversée mais assumée
Le procureur Razafindralambo a défendu cette décision en la qualifiant de « réponse forte et significative » du système judiciaire malgache. Il a affirmé que cette condamnation devait dissuader d’éventuels auteurs d’agressions sexuelles sur enfants, tout en illustrant l’engagement de la justice à protéger les plus vulnérables.
La castration chirurgicale existe également ailleurs dans le monde. La République tchèque et l’Allemagne l’appliquent dans certains cas avec le consentement des condamnés. Aux États-Unis, la Louisiane est devenue en 2023 le premier État à imposer cette peine pour des crimes sexuels contre des mineurs. D’autres pays comme la Corée du Sud ou la Pologne ont choisi la castration chimique, un procédé réversible par traitement médical.
Malgré son adoption croissante, cette mesure divise. Plusieurs organisations de défense des droits humains dénoncent son caractère inhumain et inefficace. Elles appellent les États à renforcer la prévention, protéger les victimes et encourager les signalements plutôt que d’opter pour des solutions punitives extrêmes.