Le Mali vient d’officialiser la reprise des mines d’or de Yatéla et de Morila, deux sites laissés à l’abandon par des compagnies minières étrangères. Une décision forte du gouvernement de transition, qui entend nationaliser le secteur aurifère pour mieux profiter des cours élevés de l’or.
Mais cette volonté politique se heurte à des défis financiers, techniques et environnementaux majeurs.
Les autorités maliennes ont confié la relance des deux sites à la nouvelle Société de recherche et d’exploitation des ressources minérales du Mali (SEMOS), sans détailler le plan de financement. À Yatéla, la Sud-Africaine AngloGold Ashanti et la Canadienne IAMGOLD avaient cessé l’exploitation en 2016, jugeant les coûts trop élevés. À Morila, c’est la firme australienne Firefinch qui s’était retirée en 2022, laissant derrière elle d’importants passifs environnementaux.
Cette reprise s’inscrit dans un contexte plus large de recentrage sur les ressources nationales, où le gouvernement malien multiplie les pressions sur les acteurs étrangers et réoriente ses alliances économiques vers la Russie.
Reste à savoir si la SEMOS pourra relever le défi de réhabiliter et rentabiliser ces mines, alors que le bras de fer fiscal avec le géant Barrick Mine sur le site de Loulo-Gounkoto s’intensifie.

