Le village de Banga, situé dans l’État de Zamfara au nord du Nigeria, vient d’être frappé par une tragédie glaçante. En mars, des hommes armés ont enlevé 56 habitants, exigeant une rançon d’un million de nairas (environ 655 dollars) par otage. Malgré le paiement versé par les familles, les ravisseurs ont relâché seulement 18 personnes – dont 17 femmes et un garçon – avant de massacrer les autres.
Les autorités locales ont confirmé la mort d’au moins 38 otages, en majorité des jeunes. Le président du gouvernement local, Manniru Haidara Kaura, a exprimé sa consternation : « Ils ont été tués comme des béliers.»
Pour les familles endeuillées, c’est un drame de plus dans une région où l’insécurité ne cesse de s’aggraver, sans réponse ferme de l’État.
Un commerce macabre qui se généralise
Dans le nord du Nigeria, les enlèvements contre rançon sont devenus une industrie florissante pour des groupes armés qualifiés de « bandits ». Ces derniers pillent régulièrement des villages, kidnappent des civils et n’hésitent pas à tuer, même après avoir reçu de l’argent.
Les familles, démunies et impuissantes face à l’inaction du gouvernement, se voient souvent contraintes de payer dans l’espoir de revoir leurs proches vivants. Pourtant, une loi de 2022 criminalise le versement de rançons et prévoit la peine de mort en cas d’homicide lors d’un enlèvement. Malgré cela, aucune arrestation n’a été effectuée dans cette affaire.
Une population abandonnée
Les survivants libérés sont actuellement hospitalisés, mais les habitants de Banga restent sous le choc. Les corps des victimes ne seront probablement jamais récupérés, une pratique courante dans ces cas.
Face à l’insécurité persistante, les Nigérians dénoncent l’inefficacité des autorités à protéger les zones rurales.
La colère monte dans une région où la vie humaine semble avoir perdu toute valeur, et où la peur règne au quotidien. Pour beaucoup, cette tragédie illustre une fois de plus la faillite de l’État face à la violence endémique.

