L’armée de l’air nigériane affirme avoir tué 592 insurgés dans l’État de Borno au cours des huit derniers mois, un bilan supérieur aux résultats enregistrés en 2024. Selon le chef d’état-major Hasan Abubakar, cette offensive a également détruit plus de 200 véhicules techniques et 166 plateformes logistiques appartenant à Boko Haram et à l’État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP).
Les opérations, menées de jour comme de nuit grâce à des avions de précision et des hélicoptères de combat, visent à paralyser les réseaux logistiques des groupes armés.
Malgré ces chiffres impressionnants, plusieurs analystes rappellent que la réalité sur le terrain reste plus nuancée. Le cabinet SBM Intelligence souligne que les factions armées ont intensifié leurs attaques depuis fin 2024, prenant le contrôle de zones entières et infligeant des pertes aux forces de sécurité.
Les violences dans le Borno ont déjà fait plus de 2 000 morts depuis 2023, et les populations locales continuent de subir déplacements forcés, enlèvements et raids meurtriers.
L’opération Hadin Kai, fer de lance de la lutte anti-insurrectionnelle au nord-est, enregistre 798 sorties de combat et plus de 1 500 heures de vol opérationnel depuis le début de l’année. Si Abuja affiche sa détermination à poursuivre les frappes, la persistance des attaques jihadistes souligne que la victoire militaire reste loin d’être acquise. Pour de nombreux habitants, ces opérations aériennes, aussi massives soient-elles, ne remplacent pas une véritable reconquête sécuritaire sur le terrain.