L’annonce de Dame Sarah Mullally comme première femme archevêque de Canterbury marque un tournant historique pour l’Église d’Angleterre. Cependant, cette avancée majeure ravive les tensions au sein de la Communion anglicane mondiale, notamment avec les courants conservateurs d’Afrique et d’Asie regroupés au sein de la Global Fellowship of Confessing Anglicans (Gafcon).
Entre progrès et rejet conservateur
Alors que plusieurs Églises saluent une nomination « historique », Gafcon a réagi avec désolation, estimant que « la Bible exige un épiscopat exclusivement masculin ».
Le groupe dénonce également les positions libérales de Dame Sarah sur la bénédiction des couples de même sexe, qu’il qualifie d’« enseignements non bibliques ». Créé en 2008 pour défendre une orthodoxie stricte, Gafcon rejette désormais toute dépendance hiérarchique envers Canterbury, accentuant la fracture doctrinale initiée en 2023 autour des unions homosexuelles.
Des voix africaines plus ouvertes
À l’opposé, certaines figures du continent africain, comme l’archevêque du Cap Thabo Makgoba ou l’évêque kényane Emily Onyango, voient dans cette nomination un « nouveau départ ». Elles saluent le profil humble et conciliant de Dame Sarah, appelant à une Église plus inclusive et tournée vers la paix.
Pour Mgr Onyango, les positions de Gafcon traduisent avant tout un patriarcat dépassé. Si le fossé reste profond entre traditionalistes et réformateurs, l’arrivée de Sarah Mullally ouvre un chapitre inédit, porteur d’espoir mais semé de défis pour l’unité du monde anglican.