Le Rwanda et les États-Unis ont conclu un accord permettant l’accueil jusqu’à 250 migrants expulsés du territoire américain. Ce partenariat, signé en juin à Kigali mais révélé récemment, s’inscrit dans la politique migratoire stricte de l’administration Trump, qui entend accélérer les expulsions vers des pays tiers, rapporte l’agence Reuters.
Selon un responsable rwandais, une première liste de dix personnes à examiner a déjà été transmise par Washington.
Une décision humanitaire… et politique
D’après la porte-parole du gouvernement rwandais, Yolande Makolo, cette initiative reflète les valeurs d’un pays marqué par l’histoire des déplacements de population. Le Rwanda, dit-elle, mise sur la réintégration sociale et la réhabilitation. Les migrants approuvés bénéficieront d’une aide au logement, d’une formation professionnelle et de soins médicaux. En contrepartie, Kigali recevra une subvention américaine dont le montant n’a pas été dévoilé.
L’accord prévoit que seules les personnes libres de toute procédure pénale ou ayant purgé leur peine seront acceptées. Aucun délinquant sexuel ne sera autorisé. Le Rwanda insiste aussi sur le caractère volontaire de cette relocalisation : les personnes concernées pourront quitter le pays à tout moment. En cas d’accord mutuel, le plafond initial de 250 migrants pourrait même être revu à la hausse.
Des précédents controversés
Le Rwanda s’était déjà engagé dans une démarche similaire avec le Royaume-Uni en 2022, dans le cadre d’un plan très critiqué de relocalisation des demandeurs d’asile. Aucun migrant n’avait été transféré à Kigali à cause de multiples recours judiciaires, et le projet a finalement été abandonné par le nouveau Premier ministre britannique, Keir Starmer.
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Malgré les éloges de certains dirigeants occidentaux pour sa stabilité et son développement, le Rwanda reste critiqué pour son bilan en matière de droits humains. Des ONG s’inquiètent de la sécurité et de l’avenir des migrants envoyés dans un pays où ils n’ont ni attaches ni repères culturels. L’administration Trump, de son côté, continue de faire pression sur plusieurs États pour qu’ils acceptent des personnes jugées indésirables aux États-Unis.