Les coupes budgétaires décidées par l’administration Trump ont eu un impact dévastateur sur la prévention du VIH en Afrique, notamment via la restriction de l’accès à la prophylaxie pré-exposition (PrEP). Ce médicament, qui réduit de 99 % le risque d’infection lors de rapports sexuels, était largement distribué aux populations à risque comme les homosexuels et les consommateurs de drogues injectables.
Emmanuel Cherem, un Nigérian de 25 ans, en est un exemple poignant : il a été testé séropositif seulement deux mois après la suppression soudaine de ce traitement. Le programme américain PEPFAR, qui finançait la majeure partie de la distribution de la PrEP, a été fortement affecté par ces coupes.
Une hausse inquiétante des nouvelles infections et un accès restreint aux traitements
L’Afrique subsaharienne reste l’épicentre de la pandémie avec 62 % des décès mondiaux liés au sida en 2023. L’arrêt des financements américains a coïncidé avec une pénurie d’autres moyens de prévention comme les préservatifs et les lubrifiants, aggravant la situation.
Selon l’ONUSIDA, la fin des programmes PEPFAR pourrait entraîner 2 300 nouveaux cas de VIH par jour dans le monde. Alors que certains pays dépendaient presque entièrement de cette aide pour leurs programmes de prévention, d’autres voient désormais leurs populations clés privées de PrEP, notamment les hommes gays, les travailleuses du sexe et les consommateurs de drogues injectables. Ces groupes, pourtant les plus exposés, ne bénéficient plus d’un accès adapté au traitement.
Conséquences sociales et espoir d’un changement politique
Au-delà de la pénurie, les populations clés évitent souvent les centres de santé publics à cause de la stigmatisation et de la discrimination. Plusieurs cliniques ont dû fermer faute de subventions.
Des militants et patients comme Echezona, un homme de 30 ans au Nigeria, regrettent cette situation dramatique et espèrent un revirement politique. Malgré l’engagement du ministère sud-africain à sensibiliser sur la non-discrimination, les défis restent énormes.
Pendant ce temps, l’administration américaine justifie ces coupes par la volonté que les pays africains prennent davantage en charge leurs programmes, une transition jugée difficile par les experts.
La lutte contre le VIH en Afrique fait face aujourd’hui à une crise majeure, qui menace de faire reculer des années de progrès sanitaires.
Source: Reuters