Depuis plus de deux mois, le sanctuaire pour chimpanzés de Tacugama, en Sierra Leone, a suspendu ses activités touristiques pour protester contre la déforestation croissante. Son fondateur, Bala Amarasekaran, dénonce l’accaparement des terres et l’exploitation forestière illégale autour du site, qui héberge plus de 100 chimpanzés orphelins.
Inquiet pour la sécurité du refuge et la survie de son écosystème, il refuse de rouvrir tant que des mesures concrètes ne sont pas prises par les autorités. Depuis 2001, la Sierra Leone a perdu près de 40 % de son couvert forestier, soit plus de 2 millions d’hectares.
Le gouvernement a reconnu la gravité de la situation, notamment après la coulée de boue meurtrière de 2017 à Freetown, causée en partie par la déforestation. Le ministre de l’Information, Chernor Bah, a exprimé son regret face à la fermeture du sanctuaire, tout en assurant que le président Julius Maada Bio avait lancé des actions contre l’exploitation illégale des forêts.
Amarasekaran estime toutefois que les mesures manquent de suivi et de cohérence. Pour lui, la déforestation n’est pas seulement une menace environnementale, mais un danger direct pour la stabilité du pays et la biodiversité qu’il s’est engagé à protéger depuis trois décennies.