« Plusieurs zones situées au sud de Khartoum, la capitale du Soudan, sont menacées de famine », a averti mardi le Programme alimentaire mondial (PAM). Selon Laurent Bukera, directeur du PAM au Soudan, le niveau de faim et de détresse est extrêmement préoccupant, les besoins sur le terrain dépassant largement les ressources disponibles.
L’agence onusienne affirme avoir pu atteindre un million de personnes dans sept localités de la capitale, mais les moyens restent insuffisants face à l’ampleur de la crise humanitaire.
Le Soudan est plongé dans une guerre depuis avril 2023, déclenchée par une lutte de pouvoir entre l’armée et les Forces de soutien rapide (FSR). Ce conflit a provoqué le déplacement de millions de personnes et divisé le pays en zones de contrôle rivales, avec une forte présence des FSR dans l’ouest. Fin mars, après deux années de combats, l’armée a repris le contrôle de Khartoum, permettant un retour partiel de l’aide humanitaire précédemment bloquée par les FSR.
Jebel Awlia est l’une des localités les plus touchées, où la famine est déjà bien installée. Le PAM indique que les rations d’huile et de légumineuses ont été réduites en raison d’un déficit de financement de 500 millions de dollars. Les compléments nutritionnels destinés aux jeunes enfants et aux femmes enceintes ou allaitantes sont devenus inaccessibles.
Sans un soutien international rapide, l’agence prévient qu’elle ne pourra plus distribuer les colis alimentaires vitaux à des millions de Soudanais.

