Le président sud-soudanais Salva Kiir a démis Paul Nang Majok de ses fonctions de chef de l’armée après seulement sept mois à ce poste. Il a aussitôt nommé Dau Aturjong pour lui succéder, selon une annonce diffusée lundi soir sur la radio d’État. L’armée n’a pas expliqué cette décision, mais son porte-parole, Lul Ruai Koang, a rappelé qu’au Soudan du Sud, les autorités ne justifient ni les nominations ni les révocations.
Paul Nang Majok dirigeait les forces de défense lorsque les affrontements ont éclaté entre l’armée nationale et l’Armée blanche, une milice composée majoritairement de jeunes issus de l’ethnie Nuer. Ce groupe armé a notamment combattu l’armée à Nasir, dans le nord-est du pays.
En mai, les soldats ont repris la ville, mais les tensions restent vives. Les autorités accusent le premier vice-président Riek Machar d’avoir incité ses partisans à se rebeller. Elles l’ont placé en résidence surveillée en mars pour, selon le ministre de l’Information, avoir tenté de perturber la paix et d’empêcher la tenue des prochaines élections.
Le Soudan du Sud a signé un accord de paix en 2018, après cinq ans de guerre civile meurtrière. Pourtant, les violences intercommunautaires persistent, et les tensions politiques entre Kiir et Machar fragilisent davantage le pays. Le limogeage du chef de l’armée envoie un nouveau signal d’instabilité alors que les préparatifs des élections à venir restent incertains.

