Alors que les experts de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) poursuivent leurs recherches pour mieux traiter les troubles psychiatriques, le Togo semble avoir trouvé une solution miracle. En moins d’un mois, il serait désormais possible de guérir de la folie. C’est du moins ce que laisse entendre la libération du rappeur engagé Amron, arrêté puis interné de force à l’hôpital psychiatrique de Zébé et relâché après trois semaines.
Connu pour ses critiques envers le régime de Lomé et surtout envers le Président du Conseil des ministres du Togo, Faure Gnassingbé, le rappeur Amron a été interpellé dans la nuit du 26 mai par une cinquantaine d’éléments de la gendarmerie nationale. Rapidement déposé dans les locaux du Service central de recherches et d’investigations criminelles (SCRIC), le rappeur est ensuite gardé à l’hôpital psychiatrique de Zébé pour y recevoir des soins. Pour les autorités, le jeune artiste, critique du régime, souffrait de démence.
Les remèdes miraculeux du régime de Lomé contre la folie
Selon les informations, le traitement appliqué au rappeur fut pour le moins inhabituel : injections, pression psychologique, puis excuses publiques.
Une fois les « soins » terminés, le diagnostic change comme par magie. Après un traitement express et des excuses publiques, il a été jugé « sain » et remis en liberté. Une guérison qui coïncide étrangement avec sa soumission forcée, donnant l’impression d’une mise en scène plutôt que d’un acte médical.
« Ainsi, le royaume découvrit une nouvelle médecine : la prosternation comme thérapie. Il suffisait de ployer l’échine, d’enrober la vérité de miel, pour que la raison revienne. Un mystère thérapeutique que les psychiatres du monde entier auraient de la peine à expliquer. Même les experts de l’OMS n’y verraient que du feu », a écrit Ambroise Dagnon dans un éditorial sur Facebook.
L’opinion nationale et internationale sous le choc
Cette libération soudaine, après une supposée démence, suscite de nombreuses réactions. Au Togo comme à l’international, on ironise sur cette médecine « miracle » qui semble ne s’appliquer qu’aux voix dissidentes.
Sur les réseaux sociaux, certains évoquent « la prosternation comme thérapie », une allusion à la manière dont Amron a été contraint de faire amende honorable. Une interrogation persiste : si le régime sait guérir la folie si rapidement, pourquoi laisse-t-il les nombreux malades mentaux errer sans soins dans les rues du pays ?