À la veille des élections municipales et des manifestations antigouvernementales, le gouvernement togolais a annoncé la fermeture de toutes les frontières terrestres à partir du 17 juillet, pour une durée d’au moins 24 heures. Officiellement, la mesure vise à « prévenir toute perturbation ». Officieusement, elle soulève un flot de critiques et d’interrogations.
Les autorités invoquent une fois encore l’argument de la sécurité nationale. Le scrutin, affirment-elles, doit se tenir dans « la paix, la sécurité et la cohésion sociale ». Ce discours, bien rodé, masque difficilement une volonté manifeste de contrôler les déplacements et de neutraliser toute contestation.
Car cette décision n’intervient pas dans un vide politique : elle coïncide avec les dates prévues pour de grandes manifestations contre le régime (16 et 17 juillet). Et ce n’est pas la première fois que le pouvoir verrouille le pays à l’approche d’un scrutin tendu.
Pour de nombreux Togolais, cette fermeture des frontières sonne comme une tentative à peine voilée de museler la rue. La question n’est plus de savoir si le gouvernement cherche à garantir la sécurité du vote, mais plutôt s’il ne cherche pas à empêcher la colère populaire d’exploser. Derrière les communiqués officiels, c’est toute une stratégie de répression préventive qui se dessine. Et face au silence institutionnel sur les véritables motivations de cette mesure, les critiques fusent. À quoi bon des élections si les libertés fondamentales sont piétinées au nom de l’ordre ?