La suspension des médias français RFI et France 24 par la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC) continue de provoquer de vives réactions au Togo. Au lendemain de cette décision, l’opposition monte au créneau pour dénoncer une atteinte grave à la liberté de la presse et réclamer la levée immédiate des sanctions.
Selon la HAAC, cette suspension est motivée par des manquements répétés aux principes d’impartialité, de rigueur journalistique et de vérification des faits. Des arguments balayés par l’Alliance nationale pour le changement (ANC), qui y voit plutôt une tentative manifeste d’étouffer les voix critiques du régime. Pour Éric Dupuy, porte-parole de l’ANC, « ces deux médias n’ont fait que relayer des faits sur les dérives du pouvoir en place et les manipulations entourant la nouvelle Constitution ».
Dans le même élan, le Pacte Socialiste pour le Renouveau (PSR) s’est dit profondément préoccupé par la tournure autoritaire que prend la gestion de la liberté de l’information au Togo. Son président, Komi Wolou, a fustigé une tendance à réprimer les messagers au lieu de corriger les failles mises en lumière par leurs enquêtes. Le PSR appelle à un sursaut démocratique pour garantir l’accès du peuple togolais à une information libre et plurielle.
Face à cette mobilisation, la pression monte sur les autorités togolaises, qui sont accusées de faire de la HAAC un instrument au service de l’exécutif.