Alors que l’est de la RDC est en proie à une recrudescence de violences, notamment sexuelles, l’administration américaine a brusquement annulé un contrat crucial pour la fourniture de kits médicaux d’urgence destinés aux victimes de viol.
En pleine flambée du conflit avec l’offensive du M23 soutenu par le Rwanda, cette décision prive des milliers de femmes et d’enfants de traitements vitaux. Ces kits incluent notamment des antirétroviraux contre le VIH, des antibiotiques, des contraceptifs d’urgence et des tests de dépistage.
Privées de soins en pleine guerre
Les Nations Unies et plusieurs ONG ont confirmé que l’USAID, bras humanitaire du Département d’État américain, a mis fin sans préavis à son soutien à la distribution de quelque 100 000 kits, en pleine crise humanitaire.
Ce retrait laisse des milliers de centres de santé démunis et alimente le sentiment d’abandon ressenti par les soignants sur le terrain. « Quand on dit à une victime de viol qu’on ne peut rien faire pour elle, c’est comme la tuer une seconde fois », confie un médecin congolais.
Une décision lourde de conséquences
Depuis janvier, près de 67 000 cas de viol ont été signalés dans l’est du Congo, et les experts estiment que les chiffres réels sont bien plus élevés. Moins d’une survivante sur quatre a actuellement accès aux soins nécessaires, et seuls 13 % reçoivent les médicaments pour prévenir le VIH dans le délai critique de 72 heures.
La coupure du financement — intervenue dans le sillage d’un gel général de l’aide étrangère voulu par Donald Trump — a des répercussions dramatiques : décès de victimes, propagation du VIH, grossesses non désirées et multiplication des avortements clandestins.
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Le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) tente aujourd’hui de combler ce vide financier en sollicitant des donateurs privés et étatiques. Mais pour les victimes, chaque jour sans aide est une souffrance de plus. Comme l’explique un responsable de CARE International : « Ces kits ne sauvent pas seulement des corps. Ils rendent un peu de dignité à celles qui ont tout perdu. »
